L’arrivée de bébé suscite un grand bonheur, certes…Mais aussi de nombreuses questions pour les parents. Les inquiétudes qui suivent la naissance sont légions et à juste titre. La nourriture, et surtout la diversification alimentaire fait partie des domaines où les interrogations peuvent se bousculer.
« Le bébé n’est pas un adulte miniature. Il a des besoins spécifiques et un organisme en cours de construction. La diversification alimentaire se doit de respecter cela pour éviter de fragiliser sa santé future. »
Dr Raphaël Perez
LES GRANDS PRINCIPES
De la naissance jusqu’à 6 mois, un bébé a uniquement besoin de lait. Que ce soit au travers de l’allaitement ou du biberon, c’est l’aliment le plus adapté. Il contient de l’eau, et tous les éléments essentiels à sa croissance et à son développement. Le lait maternel est bien évidemment le lait le mieux adapté au bébé. Mais il ne s’agit surtout pas de culpabiliser une maman qui n’allaite pas. C’est souvent déjà assez difficile comme ça. Alors, lait maternel ou lait en poudre du commerce, peu importe. Nous ne discuterons pas de cela dans cet article. Le but est d’apporter à votre bébé une alimentation qui reste adaptée à son système digestif et qu’il peut digérer convenablement.
Chaque maman doit faire comme elle veut et surtout comme elle peut, c’est primordial. Mais attention, pour celles qui n’allaitent pas, il faut uniquement se tourner vers les laits en poudre destinés aux bébés. Jamais au lait de vache, de brebis ou de chèvre, et encore moins vers les laits végétaux qui ne sont pas des aliments de croissance.
A la naissance, le tube digestif est stérile. Après l’accouchement, les bactéries de la flore de la Maman, et celles de l’environnement vont coloniser l’intestin de l’enfant. Jusqu’à l’âge d’un an, le système digestif se « construit » en quelque sorte et n’atteint sa maturité qu’au bout de 12 mois. Et certains organes majeurs, comme le foie et les reins, atteignent leur maturité de fonctionnement entre 24 et 30 mois. La diversification alimentaire consiste à introduire petit à petit des aliments différents du lait en respectant cette évolution physiologique.
Au début, des fruits et des légumes sont intégrer à l’alimentation pour compléter le lait. S’ils sont bio, c’est très bien, mais ne vous imposez pas de règles trop strictes sur ce plan si jamais cela vous semble trop compliqué. Privilégiez les aliments contenant le moins de pesticides et ceux les moins traités.
Les règles générales en matière de diversification alimentaire
Repérer le moment où bébé est prêt
Il existe des repères pour voir si votre bébé est prêt à commencer la diversification alimentaire. C’est le cas s’il s’intéresse aux aliments qui passent à sa portée. Par exemple si vous grignotez et qu’il est sur vos genoux, peut-être fait il tout pour les toucher, les porter à sa bouche. Il peut également commencer lorsqu’il devient apte à attraper avec ses mains un objet qu’on lui tend. Enfin autre signe révélateur, il se tient assis avec l’appui d’un adulte.
Ne forcez pas les choses si votre bébé n’est pas prêt.
3 jours de test
Pour être sûr que bébé tolère bien un aliment, il faut le lui faire goûter pendant au moins 3 jours. Ainsi en cas d’allergie, vous aurez la certitude que celle-ci provient bien de cet aliment. Lors d’une première consommation, il se peut qu’une potentielle réaction allergique ne se manifeste pas tout de suite. Plus on réitère la consommation, et plus celle-ci sera visible. En effet, plus le corps ingère un allergène, plus il va réagir pour l’éliminer. Donc pour s’apercevoir de l’éventualité d’une allergie, il faut un délai d’au moins 3 jours.
L’importance du test sur quelques jours, à chaque introduction d’un nouvel aliment, permet aussi la tolérance digestive et métabolique du bébé. Lorsqu’un aliment est introduit trop tôt, le bébé n’arrive pas à le digérer correctement. Cela se voit au niveau de son transit avec des selles malodorantes et/ou diarrhéiques. Les diarrhées sont très fréquentes chez les bébés quand ils digèrent mal.
Les troubles ORL et cutanés sont souvent le signe du surmenage du foie et des reins, qui n’arrivent pas à éliminer suffisamment vite des déchets issus du métabolisme des aliments consommés. La présence fréquente ou récurrente de ces troubles indiquent que l’alimentation sollicite excessivement le foie et les reins et que certains aliments doivent être réduits ou temporairement retirés.
Du gras indispensable
Le début de la vie est une période où l’apport de lipides est absolument indispensable. Donc pas le moment de réduire les apports en gras. Grâce à eux, bébé va pouvoir développer son système nerveux. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est conseillé de maintenir le petit biberon de lait ou l’allaitement, car cette boisson regorge de lipides. Vous pourrez agrémenter les plats de légumes mixés, avec soit de la purée d’amandes, qui se compose de graisses intéressantes soit d’un peu d’huile de colza, d’olive, de noix. Si l’allaitement est arrêté ou qu’il devient faible, avec moins de 2 tétées par jour, l’huile de colza ou de noix sont à privilégier pour leur équilibre entre les oméga-3 et 6. L’huile d’olive est intéressante mais elle ne fournit pas suffisamment d’acides gras essentiels.
Respectez les réactions de votre enfant
Ce n’est pas parce que votre pédiatre vous a indiqué une date pour commencer la diversification alimentaire que vous devez vous montrer trop stricte. Chaque enfant est différent et certains mettent plus de temps que d’autres pour accepter les changements et pour que leur organisme les tolère correctement.
Armez-vous de patience, bébé finira par passer à la diversification naturellement, en s’orientant vers les goûts qui lui plaisent le plus. Pas la peine d’insister s’il refuse tel aliment. Attendez un peu, puis retentez de lui proposer. Il en est de même si le corps de votre bébé vous montre qu’il ne supporte pas bien certains aliments.
Adaptez les quantités en fonction de ses besoins
Contrairement aux adultes, qui petit à petit perdent de vue les notions de satiété et de rassasiement, les bébés mangent uniquement ce dont ils ont besoin. Si leur estomac est plein, ils s’arrêtent. Donc s’il n’a plus faim, pas la peine de le forcer.
Le rythme des repas
4 repas par jour avec petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner, c’est l’idéal. Ce rythme permet d’installer de bonnes habitudes alimentaires qui pourront ainsi se pérenniser. Bien évidemment, selon les aliments et les quantités consommés sur les différents repas, un bébé peut encore faire jusqu’à 6 ou 7 repas sans problème. L’observation reste primordiale.
S’il refuse un repas, pas de fixettes. Ne vous focalisez pas dessus, laissez les choses se faire sans le forcer. Réessayez plus tard.